Réveil tout en douceur, Nescafe, séance photos, puis les gargouillis de mon collègue nous poussent jusqu’au premier village pour une plâtrée de sticky rice et un ravitaillement en redbull/essence. Sur la route nous repérons une énorme faille au niveau de la falaise à environ 500m de la route. Nous larguons les motos et partons à travers les rizières désormais sèches jusqu’à atteindre sur une hauteur la paroi complètement verticale qui se dresse, majestueuse, devant nous. Quelques trous accessibles ne donnent sur rien si ce n’est d’énormes éboulis qui n’ont pas le charme d’offrir à une contemplation prolongée, nous remontons latéralement la falaise pour tenter d’accéder aux trous bien plus grands situés à une vingtaine de mètres au-dessus de nous. Nous trouvons quelques boyaux mais jamais assez long pour s’aventurer bien loin, et l’énorme faille visible depuis la route doit se trouver à une dizaine de mètres de + au-dessus de nous, alors que l’ascension devient périlleuse. Nous décidons à contrecœur de rebrousser chemin, et décidons qu’il faudra revenir équipé de cordes pour continuer l’exploration plus avant.
Nous repartons en direction de notre squat de la veille afin de topographier les 2 grottes principales et de continuer l’exploration des alentours. Nous sortons notre matériel et manque de bol notre mètre subit un problème technique qui occupera une bonne heure Mange-K. Pendant ce temps,je longe la falaise en quête d’autres cavités et très rapidement je tombe sur plusieurs trous avec un gros potentiel et surtout un méga courant d’air froid. Tout excité je rameute MC et nous entamons l’exploration de ce nouveau réseau. Se trouve ça et là des restes de longs bambous et il est difficile d’être sure de leur provenance, soit charriée par des eaux pendant la saison des pluies, ce qui indiquerait un maxi débit, soit ramené par les chercheurs de guano locaux (soit la merde des chauves souris, ce qui est un excellent fertilisant et pour certains un métier très lucratif, mais dangereux). Le réseau n’est, une fois de plus, pas très grand, mais une galerie semble remonté sur un niveau supérieur et le courant d’air vient clairement de là. Nous tentons de remonter la galerie mais le sol est lisse et ultra glissant et mes pauvres Adidas de parisien n’aident pas au challenge. Bien malgré nous, nous sommes forcés d’abandonner face à ce tunnel pleins de promesses, et nous nous jurons de retenter l’expérience avec + de matos lors de la prochaine expédition. Nous ressortons et tentons une fois de plus d’escalader les alentours à la recherche de trous vers un éventuel niveau supérieur mais nos recherches n’aboutissent sur rien et la journée étant déjà bien écoulée, nous regagnons nos motos pour reprendre la route dans l’autre sens et arrivé avant la nuit à Kasi. Notre schedule est un poil en retard, puisque nous arriverons finalement de nuit avec les quinze derniers kilomètres parcourus dans une obscurité religieuse et au festin d’insectes en tout genres se collant sur nos visages (penser à bien fermer la bouche). Nous sommes les derniers à regagner la guesthouse et sommes pris dans l’effervescence comme à chaque retour d’expé. Tout le monde échange les potins des deux derniers jours, comparent ses recherches (et découvertes!), et malgré la fatigue qui se sent chez chacun d’entre nous, l’excitation est palpable. Je regarde un par un les membres de cette expédition, hétérogène dans le caractère et l’expérience de chacun, mais se complémentant parfaitement dans l’énergie du groupe, et je me dis que j’ai bien de la chance d’être là où je suis.
Merci l’EEGC!