Réveil à 5h45 après une nuit saccadée mais agréable dans la jungle de la vallée de la Nam Fuang. La jungle est assez bruyante, ce que nous pensons être un grand groupe de singe hurle régulièrement et des détonations de poudre noire se fond entendre dans le fond de la vallée. Des hmongs utilisent de vieux mousquets pour chasser les oiseaux et singes.
Contrairement à hier, je me sens bien plus à mon aise dans cette zone reculée. Le sommeil de mes deux compères me donne le temps d’observer la canopée au dessus de notre cabanon. Les petits singes sautent d’arbre en arbre, un spectacle fascinant.
6h30, JB et Gaël se lèvent. La nuit semble avoir été plus porteuse pour eux. L’arrivée quelques minutes après de deux travailleurs forestiers précipite notre départ ; l’état de nos estomacs ne nous permet d’accepter leur proposition de petit déjeuner.
7h, départ. Profitant de la fraîcheur matinale, nous nous enfonçons rapidement dans la forêt. 20 minutes plus tard nous sommes devant la premier tunnel que nous avons topographié hier. Pris par le temps, nous avions dû rebrousser chemin et laisser de coté deux plus petites entrées sur les cotés de l’arche principale.
Je me sens un peu faiblard et je laisse JB et Gaël aux manoeuvres. Je fais un très bon inspecteur des topos finies. Le trou gauche (2) donne après 30m sur un P30 prometteur. Nous sommes parti avec un équipement léger, seul une 50m dynema, pas de baudard. Il ne permet pas de s’ammarer dans une galerie lisse comme celle-ci.
L’entrée de droite (3) donne sur une petite galerie très jolie de quelques dizaines de mètres de développement.
Nos deux topos finies nous décidons de manger notre dernier repas mariné 2 jours dans l’humidité et la chaleur. Le riz est devenu légèrement piquant mais cela améliore son goût.
Gaël propose de traverser la montagne pour chercher la résurgence de l’autre coté. D’après la carte de l’armée américaine ce serait à 1km à vol d’oiseaux, Gaël trouve un chemin de chasseur semble prendre la bonne direction.
Entre la carte américaine et les photos satellite le doute m’envahi. Je pense que le porche que nous avons trouvé n’est pas celui que nous cherchons. Je propose que plutôt que nous suivions le relief par les chemins de chasseurs pour verifier le relief difficilement visible dans la jungle.
La forêt se fait de plus en plus dense et humide et nous marchons prêt d’une heure avant de trouver ce que nous cherchions, le bras de la nam fuang indiqué sur la carte. L’exitation est à son comble. Il nous aura fallu trois jours pour approcher ce point.
Nous trouvons 2 porches, un obstrué directement (4) et un secondaire (5) bien plus prometteur, nous topotons 250m et sommes arretés par deux puits un montant un descendant. Seul JB, escaladeur expérimenté arrive à rejoindre la base du puits montant.
A la sortie il est déjà midi, la température a bien remonté, nous sommes dans le fin fond de la forêt et il nous reste 30cl d’eau pour trois et rien à manger. Nous explorons une trentaine de minute les environs pour chercher des chemins traversant la montagne. Nous rejoingnons nos motos à marche forcée. Nous croisons à notre campement un groupe de chasseurs mong. Une petite discussion avec l’un deux nous permet de comprendre qu’ils ont vécu dans la forêt jusqu’en 2007 à la paix entre le gouvernement central et les Hmong.
La remise en selle nous donne de l’entrain et nous rejoignons rapidement le village de Ban Nonsa pour y racheter à boire et à manger.
En hyperglycémie (M150) nous repartons pour passer le col vers Ban Pounglak. Ma moto crève dans la descente et termine sur la jante jusqu’en bas. Nous trouvons fort heureusement un lao en train de réparer une moto. Il dispose de tout le matériel pour réparer ma monture. Notre présence créé l’événement, le patriache nous rince au laolao et des enfants organisent un combat de coq.
Nous repartons vers Kasi éméchés, un saut dans la Nam Lik nous remet d’aplomb, nous arrivons sur les coups de 18h30 à la guesthouse.