Petit déjeuner, douche froide, achat de carbure dans une échoppe et nous voilà partis sur le chemin de Tham Hong Yé en traversant le marché, puis en franchissant un bras de la Nam Song sur une passerelle de bambous, avant de traverser à gué le lit principal de la rivière. Ensuite, c’est une succession de rizières asséchées juste avant de rentrer dans une zone boisée, nettement plus fraîche. Le début de la grotte a été équipé par les guides d’échelles et mains courantes en bois et en bambous, jusqu’à la zone des gours remplis d’eau transparente où ils emmènent les touristes. Tham Hong Yé est appelée maintenant Swimming Cave depuis cette année… Après un peu de marche, nous arrivons au siphon de la branche Est qui reste infranchissable. Demi-tour. La galerie est magnifique, environ 15 à 20 m de haut pour au moins autant de large. Presque partout, le creusement de la galerie a laissé en hauteur une « banquette » argileuse plus ou moins large et plus ou moins escaladable. Nous cheminons donc soit dans le cours de la rivière (sèche bien sûr), soit sur le sable gris qui forme un talus parfois très incliné, souvent glissant à cause de la couche de glaise qui le recouvre. A main droite, dos au siphon, une petite escalade nous permet d’accéder au haut de la banquette de glaise. Yann et François suivent toujours la paroi qui se trouve à droite. Une faille se pince puis s’élargit, mais c’est un cul de sac. Nous franchissons un gour qui se trouve en paroi gauche après avoir traversé une petite salle argileuse, et accédons dans une autre partie de « l’étage supérieur ». Là, à droite, une conduite forcée après avoir passé 2 gours géants. Yann glisse et disparaît dans l’un d’eux, sans mal. La conduite forcée fait environ 1m20 de diamètre, une véritable étroiture, en comparaison des autres galeries ! Au-delà, les volumes redeviennent imposants. Nous venons d’arriver dans une salle aux dimensions énormes vue l’incapacité de nos lampes à l’éclairer convenablement. Un lit de sable traverse la salle par son centre et témoigne de l’activité de la grotte en saison des pluies. Ce tapis de sable disparaît dans une galerie qui s’ouvre presque sous le balcon où nous nous trouvons. Est-ce par-là que nous trouverons l’envers du siphon ??? Impossible de s’en rendre compte pour le moment, car nous n’avons pas l’équipement nécessaire à la descente du ressaut qui toutefois ne doit pas excéder 8 mètres. Heureusement, en longeant la paroi gauche (attention, dans le virage, zone très très glissante) nous réussissons à redescendre au niveau « normal » de la galerie principale. Nous poursuivons en suivant le chemin le plus large, la galerie mesurant environ 15m par 20. Bon, ça continue… Combien de kilomètres ? On verra ça plus tard. Il faut topographier et donc reprendre le matériel laissé près du siphon, dans la partie déjà connue de la cavité. Avant de remonter vers le passage supérieur qui fait office de shunt, nous allons jeter un œil à ce que nous avions pris pour l’envers du siphon. Belle galerie, mais pas d’eau, juste du sable et de la boue, et puis après un dernier virage, nous nous arrêtons devant une longue laisse d’eau, de presque 40m de long, qui ressemble à un siphon. L’eau n’est pas froide et tout le monde se déshabille pour profiter du bain et nager jusqu’au bout afin de trouver un éventuel prolongement qui malheureusement n’existe pas. Qu’importe, puisque le siphon n’est maintenant plus un obstacle ! Nous sommes heureux de cette baignade dans un bassin aussi grand. Rhabillage en rigolant et retour aux sacs pour manger. Après le déjeuner démarre la topographie que nous mènerons jusqu’au nouveau siphon d’une part et quelques mètres en amont d’autre part.