Petite mise en jambe à l’exploration laotienne, surtout pour Steff et Elias qui viennent d’arriver la veille.
Objectif du jour: continuer l’explo et la topo de Tham Phato 5.
On entre assez vite dans le vif du sujet avec une bonne heure de piste en Honda Wave, puis, arrivés à la grotte, un passage en vire au dessus d’environ 30m de vide, équipé…à la laotienne! Vieilles passerelles craquantes, en bois et bambou, accrochées au bord du vide. Mais on note tout de même un amarrage foré, pour passer la ficelle qui retient l’une des passerelles, et la ficelle est même doublée d’un vieux bout de cable. Bon, allez, je mets quand même une main courante sur AN, mais personne ne met son baudrier, donc effectivement la corde ne sert pas plus que çà…
On retrouve les points topos « ScotchLite » de la veille, laissés par Guillaume et Marina, ainsi que les « œufs d’Alien » mentionnés par eux la veille : ici, tout est vieux, très vieux même ! Ancien collecteur fossile concrétionné, mais même les concrétions sont érodées, corrodées, ça craque sous nos pas. Des formes arrondies dans les gours ressemblent effectivement à des demi-œufs pour être exact, ce sera la galerie Nostromo.
Plus loin, la galerie se resserre inexorablement, mais un passage existe encore, avec un fort courant d’air aspirant, tellement fort que les stalactites sont en formes de peigne. Après quelque photos, je retrouve Elias et cie dans la zone étroite : ils ont équipés un petit ressaut et il me conseille de mettre un baudrier pour voir l’obstacle suivant. Ah oui, en fait on est allongés sur les restes d’un dôme de calcite, qui surplombe un vide d’une dizaine de mètres… ! Une corde n’est pas de trop ! Je cherche un AN pour le plein vide, et ne trouve qu’une petite colonne, coincée entre conglomérat et calcite bof bof. Pas trop le choix, mais on descendra doucement ! La corde va potentiellement frotter, mais la plateforme de calcite, sur laquelle je suis allongé, est tellement fragile que j’ouvre facilement un trou avec quelques coups de caillou. Elias : « ce ne serait pas l’histoire du gars qui scie la branche sur laquelle il est assis ? ». « Rhôo, ça tient ! » Bon, en réalité, je ne suis quand même pas super serein, mais ça passe. Illian me rejoint : on est dans une grande salle de soutirage\trémie, et ça continue plus bas : du vide, du noir, quelques chauve-souris qui passent, mais il faudrait encore un bout de corde, qu’on n’a pas… et du temps, qu’on n’a pas non plus, puisqu’on veut rentrer avant la nuit tombée.
Steff et Zeus essayent de shunter la zone étroite par un départ en hauteur vu en amont. On croit apercevoir leur lumière en bas, mais en réalité ils arrivent au dessus de nous, par un autre trou au plafond. Pas de shunt, ni de grande galerie au-delà de cette zone « trémie-teuse »
Par contre on a laissé inexploré un très beau départ de galerie à un embranchement, vu brièvement par Steff et Elias au retour, par erreur puisqu’ils ont loupés le carrefour. Apparemment, « c’est très beau », donc encore quelques belles perspectives sur TP5 !
PS : la veille, à Tham Phato 2, découverte de nombreuses poteries cassées dans la zone d’entrée, ainsi qu’un petit tube énigmatique, avec décor. Je m’amuse à demander son opinion à chacun, mais c’est Elias qui émettra la theorie la plus plausible finalement : un bec verseur, provenant certainement des tessons environnants