Apres les retrouvailles des membres de l’équipe dans le train de nuit entre Bangkok et la frontière laotienne avant hier soir, et l’acheminement de notre montagne de bagages jusqu’à Kasi notre village de résidence, nous avons loué huit motos à Vang Vieng. Après la traversée les nuées de moustiques de la tombée du jour, tout le monde arrive à Kasi.
Pour ce premier jour de prospection de l’expé 2014, un petit groupe de trois s’attaque à un des objectifs les plus prometteurs, la Nam Fuang. Il s’agit d’une vallée devenue accessible par une piste trois ans seulement avant. A moto, nous roulons à travers poussière et culs-de-poule au sud de Kasi. Après trois heures de moto et une montée épique jusqu’au col (1200 m) de la nouvelle piste, nous découvrons une vallée fermée, entourée d’immense pics calcaires gris acérés au fond de laquelle méandre la calme rivière Nam Fuang, flanquée d’une mosaïque de rizières et de champs de maïs. Les falaises à perte de vue qui doivent receler des kilomètres de grottes.
Le mois de février est la fin de la saison sèche au Laos et nous comptons sur le bas niveau des eaux pour permettre l’accès à des cavités autrement traversées par des torrents de boue.
Juste après la traversée du village hmong de Ban Non Sa implantée sur une ancienne terrasse alluvionnaire, nous suivons une piste de terre le long d’une falaise de 30 m de haut. A peine découvert l’accès à ce nouveau secteur, il faut déjà faire demi-tour si nous voulons être de retour à Kasi avant la nuit. Alors que je demande à un paysan s’il est possible de rejoindre Kasi en remontant la vallée (« non »), JB repère en pied de falaise un beau porche de grotte. Même si le temps est compté, nous courrons parcourir cette cavité. Une salle de 30 m de large par 10 de haut domine la vallée et se poursuit plein sud par une série de salles fossiles parcourue par des chauves-souris et un couple de grosses souris à grandes oreilles.
Un rapide croquis et nous remontons sur les motos vers Kasi, heureux d’avoir une première belle topo pour les prochains jours.
Trois heures de route plus tard, nous retrouvons les copains à la guest house couverts de poussière rouge. La même équipe décide de repartir dès le lendemain pour deux jours de bivouac et de recherches. Aux confins sud de la vallée, les cartes topographiques américaines des années 60 décrivent une rivière qui disparaît dans un énorme tunnel naturel…