Première session expédition, nous partons à 4 vers le village de Bam Nam Phuang. Un binôme pour faire des photographies appliquées et magnifiques de la grotte gigantesque déjà invertie en 2014, un binôme pour continuer la topographie là où elle s’était arrêtée. Arrêt sur manque d’équipement, un ressaut à équiper. Je pars avec un kit contenant 65m de cordes, 15 amarrages et de quoi spiter tout ca. Mon binôme étant déjà de l’expédition 2014 négocie en arrivant le périple. 1 million de Kip pour avoir tout compris, le trajet en pirogue (« motor boat ») aller/retour 2 fois vers la grotte (qui est à 2h de pirogue), l’hébergement au village, la nourriture, la commission pour le prof d’anglais (qui a 15mots de vocabulaire d’anglais) et la commission pour un militaire obligatoire. La journée est déjà bien avancée quand on embarque pour remonter la Nam Phuang. La première session sera donc courte, seulement 3h sur place, il faut reprendre les pirogues avant la tombée de la nuit pour éviter de la briser sur les différents obstacles, rochers affleurant et autres troncs en travers de la rivière. Le trajet est plutôt agréable pour une première, ils manient la pirogue avec une grande précision, évitant de justesse les blocs, en remontant les rapides. La jungle est dense de part et d’autre. On gagne à ne pas progresser directement dans celle-ci. Cela prendrait des jours si aucun sentier n’avait été tracé. Lianes, fougères arborescentes, et de toutes formes, et beaucoup de papillons. Puis le paysage commence à se dégager. On aperçoit à l’horizon ces fameuses montagnes rocheuses escarpées sous laquelle passe la rivière par la fameuse grotte (Tham Pha ka).
On s’arrête à un « camp militaire » 200m avant l’entrée. Les gars en survet’ et Tong sont effectivement équipés de mitraillettes et autre kalachnikov, et surveillent un chantier avec deux pelleteuses, menant à la construction d’une piste reliant ce lieu à Kasi… Plus tard une de nos autres équipes réussira à chuinter cette étape chronophage en négociation par cette piste.
Bref. Nous y sommes. Nous progressons sans mal sur 200 nouveaux mètres d’éboulis sur le flan de la rivière sans avoir besoin de quelconque équipement cordes ou autre. Juste les lampes bien sûr. Ou des lampes un peu juste devrais-je dire, vu les volumes gigantesques de la cavité mon petit faisceau de led petzl est vraiment frustrant. Je regrette de ne jamais avoir investi dans un éclairage plus puissant. Arrêt sur ressaut donnant sur rivière à priori trop puissante pour progresser.
Le soir on mange et dors chez le père de Mee, le prof d’anglais. Beaucoup de personnes dorment dans cette « grande maison » nous sommes dans le salon ou il y a une télévision, que tout un tas de personne viennent regarder avec absolution. Nous mangeons des poissons grillés très bon, et du riz à tremper dans des sauces pimentés. Et buvons notre caisse de bière achetée dans le seul shop du village détenant un frigo.
Les habitants de la maison attendent bien qu’on soit tous en position couché dans nos duvets avant de commencer à nous laisser tranquille. La nuit s’entrecoupe de tout un tas de bêtes s’exprimant, le chat qui hurle sa mère ; le chien surpris par un de nous qui va pisser, il aboie pendant plus d’une heure, il ne doit pas y avoir souvent de gens dehors la nuit. Et les concerts de coqs qui commencent dès 3h jusqu’au lever du soleil.
Latence et inertie. Le départ pour la deuxième journée vers Tham Paka devait être de très bon matin. Mais le temps que tout se mette en place, on ne peut pas lutter contre. Le jour se lève et les habitants se rejoignent devant leur maison respective en se réchauffant autour d’un feu de bois.
En bas les femmes se mettent en branle pour préparer un repas. Un petit déjeuné aussi copieux que le diner de la veille. De nouveau des poissons grillés, des légumes pimentés et du riz gluant.
Le ventre plein, nous embarquons de nouveau sur la Nam Phuang pour deux heures de navigation. Une pause obligatoire de discussion au niveau du camp des pelleteuses nous retarde encore. A midi nous sommes enfin dans les gigantesques galeries fossiles du porche aux hirondelles ; les deux binômes aident notre photographe pour faire sa session d’immortalisation. Et manque de bol quand on revient aux pirogues pour continuer l’exploration de la veille, ils sont partis pêcher… On finit par y arriver, mais les pêcheurs ont faim. On picnic dans le gouffre dit de Padirac, ou une petite jungle apparait au milieu du trou d’effondrement.
Il nous reste de nouveau que peu de temps pour progresser. On essaye de passer dans l’eau mais elle est rapidement trop profonde et trop puissante à contre sens. Peu de progression pour aujourd’hui, je remarque une sorte de pente d’effondrement énorme sur un côté menant potentiellement à une partie fossile.
Malheureusement, sablier terminé, on doit de nouveau rentrer. .