Le 15 mars 2019, Guillaume, JP, Kafka et moi avons été missionnés pour nous rendre à un point GPS (Tham Pha Koy) relevé par Brewal il y a 17 ans. J’étais prévenue : il allait pleuvoir des sangsues et j’allais voir la vraie jungle ! Suspens… Après 3 passages d’eau dont le premier sur le tracteur d’un local et un peu de marche, nous arrivons dans la brousse . Dommage, le local ne semble pas comprendre ce qu’on veut dire par “Tham”, on va devoir y aller au Tair. Je me moque gentiment de JP lorsqu’il est le premier heureux élu des suceurs de sangs et me décompose un peu plus quand sa chaussette devient de plus en plus rouge de sang. Je pense pouvoir les éviter en me camouTant tel un préservatif à taille humaine. Mon heure allait venir ! Qui dit jungle dit machette, je m’amuse alors à mon tour à nous frayer un chemin à travers les branches et les bambous lorsque soudain je sens des piqûres sur mon visage, je regarde alors mon gilet et constate que je suis envahie par une colonie de fourmis et que JP et moi nous tenons en fait droit sur une fourmilière qui se baladaient sur les branches qu’on coupait. Fantastique. Je pense alors à Clément qui me disait “plus tu vois d’insectes plus tu t’habitues et tu t’insensibilises”, il va bien se marrer en rentrant. En attendant je me fais bien bou2er. Il y a tant de végétation partout que nous ne savons même plus par où commencer pour couper. Qui plus est, la direction du GPS ne fonctionnant pas, nous ne pouvons que nous Her aux mètres restants à parcourir ainsi qu’au dénivelé. J’ai la sensation d’être dans un de mes cauchemars à tenter de gravir une pente sans succès, glissant sans cesse tant le chemin est raide, avec aucune végétation suWsamment solide à laquelle nous tenir. Au petit bonheur la chance, on se tient alors aux bambous les plus verts possible en tentant de ne pas perdre l’équilibre. 10, 20, 30, 40, 50, 60m de dénivelé, on sue, ça fait presque 5h qu’on est dans ce trou paumé, les pieds dans la boue, et je compte désormais plus de 4 sangsues sur mes chevilles. Je découvrirai plus tard que je me faisais également manger le cul. Lorsqu’on arrive Hnalement au bon point GPS, rien, pas d’air frais, pas de grotte, pas d’indice, ce lieu n’a aucun sens… Plan foireux, la nuit tombe et on a plus d’eau. Le moment est venu de revenir sur nos pas. Évidemment, au vu de la densité de la végétation on se perd, on croit suivre le bon ruisseau mais il y en a plusieurs, je m’énerve avec la machette en me battant dans les racines qui me font des croches-pattes, je me coince dans des épines de fougères, mes pieds coulent dans la boue, je respire une centaine d’insectes à chaque inhalation, j’ai qu’une envie : me barrer d’ici ! On ne sait plus par où on est venu et on prie pour retrouver le chemin avant la tombée de la nuit. Les boussoles Hnissent par nous ramener au bon endroit et on retrouve nos traces de pas dans la terre. ENFIN, la terre sèche, la terre promise !!! On compte nos sangsues avant le premier passage d’eau, and the winner is… Marine ! Merde, moi qui faisais la maligne. Lorsqu’on arrive au dernier passage d’eau avec le plus de courant, le village y est réuni, les enfants se lavent dans la rivière. Un local semble comprendre lorsqu’on lui dit “Tham”, mince, si seulement on l’avait rencontré à l’aller ! Morale de l’histoire, sur un point GPS un peu bancal comme celui là, l’idéal est de venir au coucher du soleil à cet endroit où les locaux se réunissent pour maximiser nos chances de trouver un guide, d’autant plus que la discussion se fait facile comme tout le monde est intrigué de voir des phalang ! Abort mission, retour à la guesthouse !