Le grand retour vers la centrale. Tout le monde a pu avoir son échauffement bécane piste, grotte, et bivouac, maintenant on entame les choses sérieuses. Tous n’avaient pas bien enregistré l’accès de 2h de moto plus 5h de marche (voir 6 en étant chargé). On ne décolle pas très tôt de Kasi, l’inertie de préparation du groupe (Ilian, Zeus, Cass, Jerome, Gyom, Elias, Stef, Seb, Ben, Marina. La bonne surprise c’est quon gagne 1h pour rejoindre le village Ban Hoyphanla, parceque deja c’est maintenant goudronné depuis Ban Chiang jusqu’à Muang Met, et aussi parcequ’il y a une nouvelle piste (de mineurs) qui longe la riviere entre Ban Phonhxavanh et Ban Ponglak et nous évite montée et descente d’un col.
Ban Hoyphanla, on passe entre 2 maisons pour rejoindre la piste qui monte aux crêtes. Là Ilian hésite, et les villageois demandent si on va dormir là bas. La rivière à un peu changé de trajet, on doit rouler dedans une vingtaine de mètre pour rejoindre le premier raidillon de piste. Je cherche à me garer non loin de cette première montée, dès le premier recoin dans la végétation, presque tous se motivent à vouloir monter le plus haut possible en moto. Je dis que c’est une mauvaise idée, et que statistiquement il va y avoir des bugs de bécanes. Surtout que cette année, on est plusieurs à avoir récupéré des motos un peu abimées. Je commence la marche avec mon gros sac. Première moto à l’arrêt, que j’aide à pousser avec Seb. La pente est trop raide et la puissance des moteurs non adaptée. Il passe l’obstacle malgré tout. Peu de temps après, on reçoit des messages, certains sont encore dans la rivière en bas, la chaîne de Cass a pété. Ils vont chercher un mécano. Entre temps Ilian essaye de resserrer la chaîne de Stef et la casse également. Elles vont être contraintes d’acheter des chaines neuves, mais à la limite ça sera mieux pour la montée. Je suis très lente à pied, mon sac fait peut être 25kg, en tout cas plus lourd que le sac soute que j’avais dans l’avion (23kg). Je continue ma route en me disant que les motos en panne me rattraperont. Devant, ceux qui sont plus à l’aise en moto ont déjà pris de l’avance. Au bout d’un moment un autre message sur le groupe, Ilian est tombé malgré sa motocross. Son sac l’a emporté en arrière. Heureusement pas de blessure, mais son véhicule semble HS. Il prend celle de Stef qui décide de continuer à pied pour limiter la casse. Devant, Seb m’a attendu et me prend mon sac sur 2 passages moins raides. Il fait bien chaud, on est évidemment aux heures les plus chaudes de la journée avec l’inertie… Mais le temps est un peu nuageux, on a de la chance. Il y a peu d’abeilles aussi, par rapport à d’autres fois, c’est cool. Bientôt on a les messages que tout le monde est bien en route, Je finis par atteindre le col avec mon sac, et rejoins Seb, Ben et Gyom qui sont déjà en haut prêt à se garer pour redescendre. On fait une pause pic nic. Jérome nous rejoint en moto et nous explique le topo. Les téléphones ne captaient plus. Finalement la montée à moto aura été plus longue avec toutes les galères que de monter à pied. Jérome demande de l’aide à Seb pour redescendre en moto à vide et l’aider à porter les sacs des derniers qui sont à pied.
Je repars avec Gyom à pied pour la longue descente, on essaye d’anticiper la nuit pour trouver le bivouac. Finalement comme on ne capte plus on décide d’aller un peu après le village de bucheron, à l’emplacement de l’ancien carbet (dont il ne reste rien, même pas une planche). En restant proche du chemin, au moins les autres ne nous rateront pas. Et Tham Pha Yem pour passer les rochers d’entrée et le lac (s’il y a), ça risque d’être éprouvant vu la fatigue et le moral des troupes. En plus la nuit est tombée.
1 h plus tard arrivent Ben, Seb et Cass. Ils sont éreintés par la descente, et disent qu’ils ne s’attendaient pas à “ça”, surtout en ayant fait la montée en moto. Ils installent le camp avec nous. Nous attendons 2 h , nous dinons, toujours pas de nouvelles de nos amis. Pourtant ils n’étaient pas trop loin derrière. On suppose qu’ils ont du bivouaquer avant, et nous rejoindront de jour, plutôt que d’imaginer qu’il y a eu un problème encore.
Effectivement le lendemain vers 10 h ils arrivent après avoir fait un détour vers Nam Yunan (Ilian ne se rappelant plus du chemin), et ils avaient juste 30 min d’écart la veille avec le 2ème groupe, mais ont décidé de s’arrêter avant, lassé de marcher de nuit, sans savoir où nous chercher.