Avec Marina et Cassandra, nous avions déjà commencé à tailler un chemin à la machette l’avant-veille le 28 février durant l’après-midi. Le lendemain, une autre équipe (ilian, Zeus et Ben) a continué le chemin et a parvenu au bord du gouffre. En ce jour du 1er mars, nous y retournons (Marina, Guillaume et Jérôme) et parvenons au bord du de la lèvre du gouffre (Altitude 544 m). Nous redescendons dans la vaste doline (environ 150 mètres de diamètre) qui se compose en fait de deux dépressions côte à côte, l’une profonde d’environ 20 mètres qui est complètement bouchée et recouverte de végétation, l’autre profonde d’environ 80 mètres dans lequel nous pouvons distinguer un porche tout en bas.

Après une pause repas dans une ambiance survivaliste au milieu de centaines d’abeilles, nous entamons l’équipement dans une combe adjacente. Le tamponnoir se casse dès le premier spit planté… la roche est saine mais est débitée en blocs de diverses tailles qui tiennent plus ou moins : nous nous apercevrons d’en bas que nous équipons en fait dans une zone de chevauchement où la roche a été broyée. Il est difficile de purger proprement à la descente, et la zone est dangereuse.


eau chauffée dans boite de sardines

 


 

Arrivés en bas, nous descendons l’éboulis qui s’engouffre dans le porche visible d’en haut. Au bout d’une trentaine de mètres de dénivelé, dans des blocs recouverts d’une pellicule de boue séchée nous fait sentir l’arrivée d’un siphon. Une étroiture finale donne accès au siphon de boue humide. Nous sommes donc au niveau de la nappe phréatique, le fond du gouffre se met en charge durant la saison des pluies. Il est donc probable qu’une rivière souterraine passe à proximité et fait remonter l’eau dans le siphon en saison des pluies.


derniere vire avant la descente dans la couloir d’avalanche de cailloux

 

En remontant l’éboulis, on peut avoir une vision globale du puits et le chevauchement est bien visible avec un plissement important au dessus du porche d’entrée. Au-dessus du proche, une grande baume (qui apparaît également comme un porche vu du dessus) ne donne accès à rien ; ce n’est qu’un élargissement dû à la fragilité de la zone de broyage qui a été excavée plus en profondeur par éboulement.


baume de poken

 

Guillaume déséquipe en K-way avec capuche pour se protéger des abeilles : cuisson vapeur garantie, Guillaume ressort rouge-bouillant. Nous repassons par la lèvre du gouffre passé à l’aller mais ne reprenons pas le chemin de l’aller (qui avait été taillé à niveau pour être sûr de ne pas rater le gouffre) : nous redescendons directement dans le vallon en plaine pente. Le retour en plaine se fait plutôt facilement.


baume perchée et porche en bas


porche du fond

 

L’altitude de base de la plaine est à 422 m, la lèvre du gouffre est à 544. Nous sommes descendus d’environ 120 mètres dans le gouffre, le siphon de boue correspond donc bien à l’altitude approximative de la nappe phréatique.

Le matin, nous avions recroisé le camion au niveau de l’accès du sentier. Nous prenons RDV pour le lendemain à midi pour qu’il nous monte, ce qui arrivera pour un montant de 250,000 kips par personne (très probablement négociable à la baisse pour les prochaines expés). Le chauffeur s’appelle Van.