Départ solo vers Xayaboury après une soirée de fin d’expé dans le plus pur style EEGC, et une petite journée de photos à Tham Nang Oua. Bon, déjà, c’est compliqué de s’y rendre en transports en communs depuis Vang Vieng: le gars de la gare routière m’avait prévenu, pas de réservations à l’avance, et les bus partent de Vientiane, donc soit y’a de la place, soit c’est le lendemain. Ce matin là, y’a de la place, mais jusqu’au carrefour des Three Junctions seulement. Bon, je ne sais pas où c’est, mais j’y vais quand même!


Dans le bus, un jeune français me demande pourquoi tous les laotiens crachent et toussent comme des malades. Je ne percute pas de suite, vu que je fais pareil, mettant cela sur le compte de ces satanées clopes laotiennes. Bref, j’avance quelques explications un peu foireuses, mais on y reviendra..


Déposé au Three Junctions, devant un poste militaire, on me dit d’attendre un éventuel bus venant de Luang Prabang. Je me dis que le temps va être long, mais finalement, au bout d’à peine 15mn, un énorme camion s’arrête juste devant la gargotte où je squatte. Le conducteur, un jeune lao, s’arrête pour acheter un truc à boire, et me demandes où je vais. Coup de bol, il va à Xayaboury! Ok, ça va être lent en camion, mais c’est mieux que de rester planté au milieu de nulle part. Arrivé 3h plus tard à Xayaboury, il ne veut rien savoir quand je lui propose de la thune, il accepte seulement que je lui paye de la bouffe au restau du coin, dans le plus pur style laotien. Ici, offrir à manger (Khin Kao) à quelqu’un, c’est une formule de politesse.


Xayaboury, en théorie, ça a l’air plutôt classe: un massif de plus de 50km de long bordant le Mékong, quasi-inexploré (2 petites expés allemandes en tout et pour tout), d’autres massifs environnants, l’indication de nombreuses cavités sur différents sites laotiens, dont certaines qui ont l’air d’avoir du développement important, bref, tout pour plaire!


Oui, mais! Si la région est encore aussi inexplorée, c’est qu’il y a une raison! Ok, on trouve de quoi se loger, mais pas de quoi se déplacer! Je cherche toute la matinée dans la ville une mob’ à louer, chou-blanc! Je croise l’office du tourisme, fermé et qui prend clairement la poussière depuis quelques années (Covid?). Je ne croise pas un seul falang (étranger), à part un indien (?) à vélo, qui me fixe d’un air un peu heberlué. A la guesthouse, le jeune à l’accueil a même le culot de me sortir: “No motorbikes, just walking”. Ouais, mais elles sont pas tout près les montagnes quand même! Et la prospection en taxi (seule alternative), ça va être un peu compliqué!


Je pars dès le lendemain, donc. Plus exactement même, je fuis le Laos! A coté de moi, un gars de la cinquantaine n’arrête pas de tousser et de cracher sévère, on dirait qu’il va mourir d’une minute à l’autre. Il est accompagné de sa famille, et en l’occurence, il va à l’hopital à Vientiane. Et ce n’est pas le seul à tousser dans le bus, loin de là! Y’a une nouvvelle variante du Covid, ou quoi? J’enchaine donc sur la traversée de la frontière, et le soir, de l’autre coté du Mékong, psychologique ou pas, je me dis qu’on y respire quand même mieux.


Plus tard à Bangkok, je lis que les niveaux de pollution aux particules fines dans le nord de la Thailande sont 20 fois au dessus du seuil maximal prescrit par l’OMS! Il doit en être de même au Laos. Yeah!