Cassandra : le choix est ardu pour choisir quoi faire de la journée et avec quel groupe aller ! J’ai finalement choisi de partir avec Stéphanie et Elias pour avoir l’opportunité d’explorer un peu cette majestueuse grotte dans laquelle nous campons.

C’est un canyon souterrain traversé par une rivière en son centre, avec quelques départs en hauteur vers des parties karstiques perpendiculaires.

Avec Elias et Stéphanie, nous cherchons l’accès au niveau du Balcon Sud. Je fais 2/3 escalades pour aller voir si ce qu’on voit d’en bas débouche sur quelque chose. Ce n’est pas simple : la biosorrosion est très présente et la cavité s’est transformée en chewing-gum… Presque toutes les prises me restent dans la main et se transforment en poussière blanche. Et pour couronner le tout, des cafards débarquent de nulle part.

Après une dernière escalade, on finit par trouver enfin le bon accès. Cet ancien bras de la rivière karstique est magnifique : des dimensions impressionnantes, des choux-fleurs concrétionnés, de très beaux anciens gours, des coulées bien blanches magnifiques, un miroir de faille, des traces de dessiccation et de sapins d’argile. On observe aussi des traces de biocorrosion partout, et notamment des croutes noires de phosphate au sol, des bells holes, des tines, des colonnes érodées. En plus des chauves-souris et des cafards, on voit pas mal de scutigères véloces (joie!).

 

Je tombe sur une petite partie visiblement non topographiée qui s’arrête sur une étroiture. Stéphanie et Elias me rejoignent. J’hésite à m’y engouffrer. Même sans ma veste, il faudrait  que je force et retienne ma respiration pour passer (pas sûr que ce soit une très bonne idée à une journée de route de la civilisation !). Et il nous semble par ailleurs que la salle que l’on voit derrière cut (il n’y a pas de courant d’air). Les croûtes de phosphate intactes au sol nous indiquent que nous sommes bien les premiers à venir dans cette partie !

 

On découvre les ossements concrétionnés mentionnés par les anciennes équipes et qui indiquent qu’une entrée devait par le passé être proche. Elias part sur une escalade, mais ne trouve malheureusement pas ce que nous recherchons.

 

Nous arrivons sur la partie que nous devions retopographier. Une partie avec un énorme soutirage m’intrigue : au-dessus, c’est un cimetière de stalactites (visiblement les stalactites se sont cassées et sont tombées sous leur propres poids, se plantant parfois verticalement dans le remplissage). Elias part en repérage dans le soutirage. Mais cela ne continue pas.

Nous avons terminé la topo et amorçons le retour.

 

Sur le chemin, un énorme bloc se détache et me tombe sur le pied. Heureusement que je venais de remettre mes chaussures renforcées juste avant (car nous venions de traverser la rivière). Juste après, à peu près la même chose arrive ensuite à Elias… On va se dépêcher de rentrer vite au camp !

 

C’est le dernier jour. Nous rangeons donc notre campement et partons camper à la belle étoile pour gagner du temps le lendemain matin, où le camion de bûcherons nous attendra pour nous déposer aux motos au sommet du col ! Quel bonheur de ne pas refaire toute cette route à pied !