Apanice (comme sur le panneau du syndicat intercantonal du pays de Soule) ou Aphanicé (comme écrit sur les topo spéléo) ou Apanizé (en basque), plusieurs écriture vues.
Surprise en arrivant dans le trou, il est déjà équipé. Pour un gouffre que soit disant personne ne fait, c’est étonnant. Pas grave on équipe en double. Jusqu’à la niche, ca ne devrait pas poser de problème. On cherchera a appeler qui est là plus tard pour savoir qui passe quand dans quel ordre. Parcequ’évidemment la grande portée ne peut pas être équipée en double à priori. Imaginez que les cordes s’enroulent entre elles… cisaillement.. et oups.
La progression se fait assez rapidement P56+P41 (en fil d’araignée), un pti bout de méandre, P4 avec pendule, re un méandre, mais je suis rassurée le méandre passe tranquille, pas d’exposition au vide comme j’aime pas. P17 avec une étroiture en tête de puits assez pénible pour remonter les kits. Puis un pti bout de méandre final avant LA tête de puits. L’autre groupe de spéléo a arrété son équipement un peu plus bas, un kit pend, rempli d’eau à raz. Il flotte pas mal dans ce début de puits. On en restera là pour la première journée. Nuit légère. L’angoisse ce projet quand même, ca fait longtemps qu’on en parle, mais là on y est… C’est terrifiant la vision du haut du puits. Perso je me demande pourquoi on fait ça, maintenant.
Le lendemain on réenchaine, toujours la petite musique pour s’équiper sur Grand Kallé & L’African Jazz – Parafifi. Ca réchauffe, il fait quelques degrés. On a de la chance qu’il ne gèle pas. Ca aurait put compromettre la montée en voiture au col d’Apanicé. On sait que le groupe des autres spéléo compte y aller le jour suivant. Ils utiliseront notre corde pour le puits des pirates.
Ebouli, P56 p41 méandre… et Puits des pirates. Petite scéance photo depuis la niche. Yohan descend quasi en bas, mais avec grand mal. La corde se vrille, et il lache l’affaire à 40m du fond, la corde a fait un beau plat de spaghetti sous son cul, et il a des fourmis dans les pattes.
Deux jours plus tard on y retourne une dernière fois, mais on est un peu mort, on est allé sous terre tous les jours, la fatigue nous rattrape. On doit déséquiper. Le puits des pirates est beaucoup plus arrosé que les premiers jours, une vraie douche jusqu’à la niche. Il a plu hier. Trempée jusqu’à l’os. L’équipement est dans l’eau. La niche n’est pas des plus confortable, c’est un trou vertical dans la paroi avec plusieurs lames qui permettent de poser ses pieds, mais on se croise uniquement en mode tétris activé. Une personne peu admirer la vue, une deuxième entre ses pieds, et les suivants sont quichés dans le fond de cette étroiture verticale sans vue sur ce qu’ils surplombe ni confort. Difficile de faire un point chaud ici. Beaucoup d’ordures abandonnées dans les recoins, encore une fois ce trou n’est pas sensé être très fréquenté ?
Ilian descend dans le trou noir, pendant que Francois mitraille. Les coups de flash comme des éclairs et contrejour de la lampe d’Ilian et on voit les fissures et zébrures de quartz des parois. Sursauts visuels qui dimensionnent ce trou béant qui parait sans fond. Petit à petit sa voix est moins perceptible, et sa lumière n’est plus qu’un point. La scéance photo continue à sa remontée. On met bien 1h à remonter la corde et à l’enkiter en faisant un balancier espagnol avec l’aide d’un pouli-bloc. Pendant ce temps là Guyom trouve un Aphaenops jeanneli, magnifique coléoptère endémique des Pyrénées.
La météo annoncant des orages dans la nuit, on en restera là pour ce gouffre cette session.