Après une courte nuit réduite par le trajet depuis Paris, nous préparons les 4 kits d’équipement + 1 kit de ravitaillement avec pour objectif d’aller à la base du puit de Bramal à 4 équipiers.
14h30 nous rentrons après un pic-nic au soleil à coté de l’entrée. Premier boyau qui prend en verticalité. Je galère à trouver des spits. Je place une dév un peu ambitieuse sur un becquet à coté de mon épaule. c’est étroit. Derrière, on cherchent à doubler mes points. Le ‘kit du chef’ est bien gros pour faire ses étroitures, ses largesses me contrarie un peu.
Un petit méandre facile à franchir.
Petit à petit nous arrivons sur des puits plus volumineux, et les spits sont plus évident à trouver (comme par hasard…) p11 , P19, on a un doute sur le fait d’avoir fixé la corde trop tôt dans les premiers ressauts et le manque de corde pour arriver. Comme d’hab. Au balcon avant de partir sur le P31, il y a deux possibilités de suite, un trou de chaque coté. Evidemment je prend pas le bon du premier coup. Comme d’hab. Mais l’absence de spits me fait vite douter. Lucie m’appelle pour l’autre côté. P31, il commence à pluvioter dans le puits. De nouveau des étroitures entre deux puits de 10m. Les amarrages naturels sont assez évidents, pleins de becquets qui dépassent de partout. Mais du coup les sangles de nos équipements propres utilisent également tout ces amarrages naturels qui tendent leur bras. Un coup la pédale s’accroche, un coup le mousqueton de longe, le minikit, la longe du kit, évidemment, ou plus simplement le torse. Qui nous oblige à freiner, reculer, raler, ravancer, rerager. un petit ruisseau commence à se former au sol, on le suit dans le méandre. Au niveau d’une cloche volumineuse, on laisse le kit de ravitaillement. Le thé et le chocolat attendront la remontée. Dernière ligne droite avant le puits de Bramal. le méandre s’écarte et une faille noire apparait entre mes pieds. Je pousse à fond ma lampe, mais je n’appercois pas le fond. C’est bien là le puits de Bramal. Je progresse en vire jusqu’à ce que l’écartement des paroies soient confortables et deux beaux spits de tête de puits sont là. Banzaï, c’est tipar. Au debut le puits assez large est concretionné avec de grandes coulées de calcite. A la moitié du puit c’est le noir total. J’arrive à la trépanation du plafond de la grande salle. Une pluie lourde tombe pile autour de moi, normal, on a emprunté le même trou. Ma lumière, même poussée à fond n’éclaire que plus fort ce rideaux de gouttes d’eau mais derrière, le noir est épais. Je ne vois ni les parois, ni le sol. Perte de repères. Une sensation de ne plus savoir où on est. Le geste reste machinal pour continuer à faire coulisser la corde dans le descendeur, tel la reine rouge et Alice, j’ai l’impression que je file pour rester immobile. Le regard vide. Etrange. Une petite pensée pour le jour où on sera à l’Aphanicé, ça va être quelque chose…. Puis le sol apparait enfin, je sors du spot de douche trempée, je me cale dans un coin de la salle et cri LIIIIIIIIIBREEEEEE. Ca raisonne un max. Il y a de l’écho. Prise de photos pause longue avec le TG5, le temps que les autres me rejoignent. Je pars en premier pour remonter pour ne pas perdre de temps et retrouve le kit de ravitaillement pour préparer du thé chaud. Réconfortant pour les temps d’attente. La remontée se fait en quelques heures, en maudissant les kits, bien entendu. Sortie à minuit – 1H pour les derniers qui déséquipent. Une équipe du gîte arrive juste au moment où j’essaye de me changer. Ils se sont inquiétés de pas nous voir arriver à l’heure de la tartiflette. Mais tout va bien. Il en reste pour nous en rentrant 😀
Super sortie.