Participants : Benjamin Garry, Jérôme (APARS), Houari (EEGC)

On quitte Paris le vendredi en fin de journée. Garry a cuisiné un boulgour inspiré d’Ottolenghi. Le Tourneo part de Nation. A son Bord Benjamin, Garry, Jérôme et tout le matos. Houari qui vient en camion a un souci : sa batterie est à plat. Heureusement, il est dépanné par… la BAC ! Arrivée synchronisée au gîte de Montrond, occupé par des spéléos belges qu’on s’excusera d’avoir réveillé en se trompant de dortoir.

Samedi matin. Deux minutes de voiture et on est rendu aux Ordons. Le trou, en bordure de sentier, est délimité par des barbelés. On entre par un P7 enchaîné d’un P18. La grotte se développe sur une grande galerie richement concrétionnée. Le chemin est balisé pour ne pas salir la grotte récemment nettoyée au nettoyeur haute pression semble-t-il. Cette ballade sympathique dure une vingtaine de minutes avant d’en atteindre le fond.

Retour au gîte pour déjeuner puis préparation du matos pour la sortie suivante à la Baume des Crêtes. On a prévu d’y projeter un film spéléo et d’y bivouaquer alors forcément on est un peu (beaucoup…) chargé. Il est 19h lorsqu’on arrive à l’entrée du trou caché par un bosquet au milieu d’un pâturage. Le soleil couchant offre une belle vue depuis le haut du plateau.

Benjamin équipe la main courante puis la grande verticale (P40) qui plonge en direct dans l’abîme. La vire, plein vide sur la fin, fait un peu râler mais on est frais. Tout le monde descend et Benjamin ferme la marche avec un gros kit fourre-tout de bien 12-15 kilos qu’il regrette d’avoir pris sur le dos.

Après le long plan incliné, arrivée à la salle du réveillon. L’endroit est idéal : sec, plat, tables et chaises prêts à l’usage. On établit notre campement. Les uns installent l’écran sur les trepieds pendant que les autres s’occupent du repas. On dîne, boit une bière. Houari, mort de froid, s’installe sous un poncho de survie : c’est l’occasion de tester l’efficacité et la durée de la bougie dite « spéléo » (une canette ou boite de thon remplie de cire et une mèche faite de carton enroulé façon escargot) . Il est temps de lancer le film. Quelques soucis techniques mais au final l’installation fonctionne : un lecteur video Archos, une enceinte connectée, le mini rétroprojecteur sur batterie. L’écran est stable une fois les pieds lestés par notre matos spel. Les popcorns sont lancés avec un succès modéré, moitié brûlés, moitié pas cuits. Jérôme préfère éviter “le genre de film qui donne des cauchemars”. C’est justifié car on a opté pour The Descent. Début de séance. Six copines partent faire de la spéléo, et spoiler, ça tourne au drame!

Générique. On prend une dernière eau chaude puis chacun s’installe dans un coin de la salle pour la nuit. On se met de la musique douce pour s’endormir.

Réveil le lendemain vers 10h. On se motive lentement. La salle du Réveillon est sacrément en bordel : on a étalé du matos partout, il va falloir ranger. Houari décide de partir plus tôt pour rejoindre Paris. Benjamin l’accompagne jusqu’à ce qu’il ait franchi la vire. Jérôme et Garry partent dans l’autre sens repérer le chemin.

On se retrouve à 3, et on part vers le collecteur du réseau. La chatière ne pose pas de difficulté. On arrive dans la jolie salle des Dolois, avec ses gours remplis d’eau. S’en suit le P15. La C30 est trop juste avec le ressaut qui précède mais en bricolant ça passe. Comme attendu, il n’y a pas beaucoup d’eau au fond pour alimenter la cascade et remplir les vasques.
Sur la gauche, le joli P5 donnant sur la rivière (?). Nous avons fini par repérer quelques spits et forages pour passer un anneau de sangle dans la roche pour ceux qui voudraient voir de plus près.

De l’autre côté, encore un puits et nous sommes dans la galerie des chinois. Nous parcourons la petite rivière mais sommes vites arrêtés. La corde en fixe pour franchir l’escalade est hors d’état. Nous faisons demi-tour. A l’aller et au retour nous remarquons quelques formes de vie, niphargus et trichoptères.

Nous nous retrouvons à nouveau dans la salle du Réveillon et embarquons le reste du bivouac après une dernière passe de ménage (on retrouve quelques grains de pop-corn). Arrivés en bas du P40 se pose la question fatale : comment remonter ces foutus kit qui font 1000 tonnes? On décide d’installer une poulie-bloc pour faire un mouflage au sommet du puits.

C’est aux dernières lumières du jour que nous ressortons, pile 24h après notre entrée. Jérôme et Benjamin terminent de rapatrier les derniers kits et déséquipent. Nous sommes récompensés d’un beau couché de soleil et d’un coup à boire offert par Jérôme au bistro d’Amancey.