Elias, Stef, Cass, Gyom, Marina, et Jean

On s’était réservé le week-end de 3 jours du 14 juillet pour aller spéléoter dans le Doubs. Puis l’idée a germé de faire la traversée du Verneau, si les conditions météo s’y prêtaient. Demande d’autorisation dans la foulée. On commence à regarder 10 jours avant les prévisions, bien que peu fiables, une précipitation tantôt légère, tantot plus intense se profilait. Les derniers trois jours avant le week-end la prévision s’était stabilisée sur un 5 mm de pluie cumulée dans la nuit de samedi à dimanche. On s’était dit, on repère vendredi, on traverse samedi en partant de bonne heure. Entre temps on a eu le voyant des freins qui s’est allumé, et trouvé du liquide pour refaire le niveau un 14 juillet, facile…

Le CT du SSF nous dit que le niveau était très bas, les cordes en fixe sont en bon état et checkées 10 jours avant, ainsi que la galerie des aiguilles à sec, mais de surveiller les risques d’orages. On décide de ne pas faire la reconnaissance du coup le vendredi 14, mais de restaurer la voiture du mieux qu’on peut, de passer à décathlon acheter les dernieres ptites stuffs qui nous manquent, de faire un vide-grenier où je trouverais des sacrés trésors (notemment, une cafetiere italienne format familial, et un bouquin rare des explorations du Verneau). On finit par se faire un plouf à la piscine du camping en attendant la 2eme team, et on part équiper Bief Bousset pour gagner du temps le lendemain.

Cass, Elias et Marina partons équiper l’entrée. On croise un spéléo du coin qui revient d’une session desob, il nous confirme que le niveau est très bas, et que le sol est sec, on sera tranquille demain, même s’il pleut un peu le soir. Cass à l’équipement. Puis on met une des 2 voitures à la sortie à Nans-sous-ste-Anne. Un ptit coup de drône plus tard et revenons au camping 2h après.

Le lendemain réveil 5h, pour commencer tôt. Petit raté, arrivés à Bief Bousset on se rend compte qu’on a oublié les clés de la voiture de la sortie. Aller retour au camping. Entrée dans le trou 7h42.

Les biefs se déroulent normalement (comme pour des gens normaux), les puits, salle de décantation, le méandre. Cass se souvient de cette sortie qu’elle avait faite en interclub quelques années avant, cette fois elle appréhende moins le méandre. Je trouve toujours qu’il est un peu plus piquant que celui du début du Berger. Ce qu’ils appellent l’oreille dans le Bief n’a pas besoin d’être équipé, cela se désescalade. On enfile les néoprenes au niveau des quelques puits après la salle machin, juste avant les vasques d’eau où on doit s’allonger entièrement. Sauf Gyom qui a fait le début en ‘Long John’, on ne sait pas comment il a fait pour pas crever de chaud. Mais certe il a gagné du temps. Une petite astuce à la fin du dernier bout de méandre pour rejoindre le collecteur, on arrive par le haut, et lorsqu’il y a une fourche en face, se retourner et chercher un passage inférieur dans la direction d’où on venait.

Ensuite nous passons le collecteur et arrivons au siphon des patafouins rapidement. Elias voulait voir à quoi il ressemblait. Sûr de nous, il a son aspect glauque habituel boueux, avec ses mousses bulleuses peu appétissantes. “Tu vois ca ne donne pas envie”… Mais Elias est deja dans l’eau jusqu’à la taille, et il prend sa respiration 2 ou 3 fois et il y va. Puis il revient. Il nous dit, ca passe, c’est pas long, c’est facile! Je regarde l’heure, il est 10h50. D’accord, donc moi je me sens un peu obligé, j’avais dit que s’il le faisait j’irais aussi. Je m’approche du passage, je mets une première fois la tête dans l’eau et reprends mon souffle, la 2eme est la bonne. Pof pof le casque racle un peu la voute, mais on peut marcher dessous, il y a la place, en se tirant sur la corde accrochée de part en part. 10 secondes plus tard j’émerge de l’autre coté. J’ai pris un bout de corde avec moi pour qu’ils m’envoient les kits. Un seul vient, mon mini kit. Cool, y’a le point chaud dedans. Mais je n’ai meme pas pris la peine de le mettre. Je vois la corde bouger, quelqu’un essaye plusieurs fois. Finalement c’est Gyom qui surgit. 11h10. Puis au tour de Cass, Et enfin Stef et Elias ensemble. 11h30. Je ne pense pas que le gain de temps ait été énorme par rapport au shunt des dentelles qu’on avait fait en 1h la derniere fois qu’on avait traversé. Mais l’expérience était inédite. Et on était content de l’avoir fait. Merci Elias 🙂

Suite à ca, la voute mouillante, un passage où on remet un pti coup la tête dans l’eau mais cette fois il y a un peu d’air au dessus pour voir que ce n’est pas long. Le passage tube en U a une petite flaque.

Salle du pti loup une ptite pause snack vite fait. Salle du Gnome, des scotch light aident à prendre la bonne voie. On est pas trop à l’aise dans les néoprenes surtout dans les blocs a escalader avant de rejoindre la partie canyon. Il y a un passage remontant avec une corde en place qui n’était pas là la derniere fois, une ptite redescente en opposition pour arriver sur une grande corde en fixe qui descend en pente plus ou moins raide jusqu’à la rivière. Et c’est parti pour la partie aquatique, Plusieurs sections se font à la nage, mais rarement nous n’avons pas pied.

Evidemment on prend l’affluent de l’égout par erreur, avant de faire demi-tour vers un passage à sec sur la droite (la gauche en revenant), et de retourner dans l’eau peu après. On prend la corniche, un passage en vire qui monte sur le coté droit, avec un point un peu haut où on pendouille en néoprene pour sécher, mais le reste se fait facilement. Puis le bassin merdique, qui est rempli de boue et il n’est pas facile de marcher dedans, plus simple d’y nager en surface. Enfin arrivé à la salle du Bon pigeon. 16h. Comme l’autre fois on se change ici, on enleve la néop et on remet les sous combi / combi spéléo. Et on mange un bout. Juste après on se retrouve de nouveau dans des bassins qui nous mouillent jusqu’à la taille. Flûte !

Ce n’est pas grave, on a encore du chemin pour sécher. Salle du pti raciste. Puis retour dans l’actif (mais pas d’eau plus haute que les jambes), on longe la salle Belauce, jusqu’à arriver au puits du légionnaire. Ici le trajet est plus familier puisqu’on arrive sur les parties que l’ont fait en sortie aller/retour depuis la grotte Baudin. Galerie des plaquettes, puits du balot. Salle des momies, galerie des blocs. La plage. Salle Christian Devaux, l’Oreille, et avant dernier retour dans l’actif avant la sortie. Salle Fournier, salle nanette, et galerie des marmites. Ici, un passage qu’on avait pris le temps de photographier avec Francois des années avant, on a du mal à reconnaitre le lieu, puisqu’il y avait beaucoup moins d’eau aujourdhui. Une corde a été mise à l’endroit un peu scabreux à désescalader. Je vois la vire cablée de loin. On y est, ca y est. On est hors d’atteinte d’une éventuelle crue quand on est là. On a plus trop la patate, alors c’est un peu long pour la passer, et remonter le puits puis l’infernal boyau remontant du GSD. Un petit caillou tombe dans mon pavillon d’oreille lorsque j’ai la tête coincée d’un côté par le casque, grelot grelot dans mon oreille. Et pof j’ai l’impression qu’il est parti se loger dans le fond…

On prend notre temps sur les chatières de la fin, plutôt par lassitude que par choix. Les dernieres chatières sont interminables. On se demande si on ferait pas un chantier de byzancien un jour, pour approfondir leur boyau. Sortie 22h20.

Il pluviotte, on rentre tranquillement à la voiture. On a appris qu’il a plu un peu plus que prévu par la météo dans la soirée, 10mm en cumulé au lieu de 5mm à partir de 20h00. Mais le débit du Verneau est resté inchangé pendant notre traversée (0.042 m3/sec).

Le risque d’orage a inquiété un peu. Il est vrai qu’il faudrait se méfier plus des prédictions météo quand le temps est instable. Un orage peut vite avancer de quelques heures et se déplacer de quelques 10aine de kilomètres par rapport à une prédiction. Il faut aussi regarder la prédiction sur tout le département et pas seulement sur les communes de Deservillers et Nans-sous-Sainte-Anne. Et bien réviser avant de s’engager les endroits (fossiles) où se réfugier en cas de constat de montée des eaux sous terre. Voila ce qui nous est passé par loin et qui aurait pu faire une belle crue sous terre sur la fin de la journée :



De retour au camping on retrouve Jean. Qui aura la gentillesse de venir avec Guillaume déséquiper biefs boussets le lendemain.