Le week-end s’était oganisé autour de cet évenement spéléo belge de rally à la basilique de Koekelberg. Evenement sans interet souterrain, annulé le 1er avril pour raison de squat de faucon pélerin sur le parcours des toits, qui nous servait de pretexte pour venir faire un tour de bysancien dans les carrières de l’est. Ainsi qu’un pélerinage obligatoire à la carrière aménagée par les Jésuites à Maastricht. Jesuitenberg.
Le vendredi soir nous rejoingnons d’ancien amis de l’EEGC dans la carrière Ternaaien Beneden au squat nommé Lost Valley. C’est un cavage un peu en hauteur qui permet de profiter de la douceur du printemps, et de la fraicheur du sous-sol au ressenti souhaité en se plantant plus ou moins profondément dans la carrière. On est plus ou moins caché par le bois, et une personne voulant nous dénicher devrait passer par la carrière, le cavage étant perché à une 10è de mètres. L’interet majeur que nous avait vanté les copains était la ventilation, pouvoir allumer un feu et barbeucueter sans s’asphyxier. Personnellement complètement à plat de la conduite depuis Paris, je plante direct la tente à la fraicheur.
8h nous levons le camp. Courte nuit encore. Nuit ponctuée par des hurlements d’une fille répétés jusqu’à 4h. Certains de leur sommeil de plomb n’y on pas prété attention. D’autres se sont crispé dans leur duvet sans bouger… On dirait quelqu’un qui vient de tomber ? non plusieurs fois d’affilé cela devient trop théatrale… De la mise en scène de cataphiles locaux en flagrant délit d’oisiveté qui reloutent leur touriste ? D’autre imagine une agression, se lève, sans pour autant trouver de victime ni d’agresseur. Cela semblait venir de l’extérieur en contrebas. Puis de l’intérieur. Ca résonne bien dans tout ces cavages.
On file vers la carrière des Jesuites, sans se priver de se balader un peu (plutôt sans préméditation) en perdant le nord dans les immenses cadrillages répétés de piliers tournés.
Mais nous sommes plus ou moins à l’heure devant notre guide francophone pour la visite. Sauf certains d’entre nous qui en plus de leur retard cumul une galère. La voiture de location Belge ne veut pas passer la frontière néerlandaise. Faudra y retourner les amis…
Nous nous laissons porter par les explications de notre guide hollandais, parlant de son francais “bourgeoise”. C’est très distingué à Maastricht de savoir parler le francais. Il est fier. Cette carrière de calcaire est une référence en terme d’aménagement décoratif. Entretenue et protégée par les étudiants jésuites depuis le 19ème siècle ils passaient leur temps libre à faire des reproductions de tableaux sur les murs au fusain, charbon, ou peinture, de sculptures connues ou créés. Certe beaucoup de représentation de scènes bibliques ; mais pas que. Des sculptures monumentales, deux taureaux ailés assyriens, la tête de Ramses II, l’Alhambra, plan de la carrière, maquette de la ville, cabinet de curiosités naturalistes, collection de fossiles, carte géologique peinte au mur, faune préhistorique en sculpture, Caravage, etc…. bref tout petit cataphile de Paris s’interessant de prêt ou de loin aux aménagements, et prononcant à tort et à travers le mot “patrimoine”, “protection”, “art souterrain” ou même “aménagement de salle”, devrait venir faire son pélerinage ici, pour gagner en humilité.
L’après midi deux d’entre nous prenons la route pour aller visiter les grottes de Han, qui pour la Belgique ne sont ni boueuses, ni étroite comme leur réputation, mais également aménagée pour les touristes. Certe pour des spéléos nous sommes en crise aigue de flemme de se travestir de nos combinaisons boueuses, c’est honteux. Mais il fait beau, c’est le pritemps. Et cette grotte à l’air très mignonne. Alors pourquoi s’en priver.
Un petit train rouge nous fait cheminer depuis le centre de Han-sur-Lesse vers le flan de colline à travers les bois. Des biches se pressent pour traverser. La gare des grottes se trouve juste à l’entrée de la cavité naturelle. Je suis surprise de voir un éclairage souterrain très propre. La lumière n’est pas trop violente, de teint très sombre. On croirait des trous de lumière naturelle. Le chemin serpente dans des petites salles concressionnées parfois dans un chemin intérieur mis à jour par un sous tirage (ouf… j’ai réussi à le caser) avec jour sur la galerie supérieure ornée de colonnes de calcite, ou de draperie. La balade s’élargie sur une très grande salle creusée par un énorme fontis (ok on dit pas cà dans les trous naturels…). 2km de balade (sur 17km de réseau) qui se termine au dans l’actif avec un chemin qui sort en bord de résurgence. A en croire les vieilles affiches la balade se faisait en partie en barque dans le passé. Nous en profitons pour prélever quelques spécimen de collemboles et de coléoptères qui se trouvent dans notre champ.Le soir nous rejoignons nos copains à Petit Lanaye. Ici un attroupement de cataphile habitués discutent le coup. On se croierait à Byzance. C’est quoi ton plan ? t as pas une bière ? Vous allez squatter où ? c’est tricky y’a les keufs qui contrôlent ici, grosse amende de 300euro, ils confisquent les affaires si on paye pas direct. Certe. Effrayer et se monter la tronche fais partie du folklore cataphile qui est très territorial à sa manière. Mais ce n’est pas la première fois que nous entendons cette anecdote de 300euro d’amende pour cause de carrière dans un site naturel protégé. Le guide de Jesuitenberg nous a informé de la présence accentuée des flics les soirs du week-end qui voient les lumières des cavages depuis la vallée, et n’hésitent pas à venir fouiller la carrière de font en comble pour arrêter la sauterie. Un ami m’avait égelement prévenue avant qu’on parte que ses amis c’étaient fait prendre récemment pour une note salée de 300eu. Bref Le volume sonore de nos byzanciens locaux augmantant sur le parking au centre de ce microscopique village de Petit-Lanaye me font décider rapidement d’aller prospecter d’autres lieux plus loin. plus calme. Nous ratissons toutes les entrées en cavage possible. St-Pierre, jusqu’à Wonk… mais rien d’appétissant, des micro cavages, des squats de tracteurs, des abris de troupeau de moutons. La lassitude s’installe dans notre groupe. Tous ont envie de se poser. Clem dit au pif sur la carte y’a ancienne carrière, même si c’est à ciel ouvert on a cas aller voir. On sera tranquille. Sans plus attendre grand chose qu’un bois à couvert pour planter les tentes, nous tombons sur une tour complètement mystique. La lune et son fin croissant nous éclaire à peine le haut de cette batisse incroyable. On lève la tête… les 4 chérubins de l’apocalypse nous surplombent. Un taureau ailé qui n’est pas sans nous rappeler les sphinx ailés d’Assyrie de Jesuitenberg… Parfait on se colle notre campement là dessous. Ca ne sera pas pire que les hurlements de filles de la veille. Un grésillement mystique est dans l’air. Cette tour indiquée par aucun panneau ou carte nous fascine un moment, et on sombre dans un sommeil d’encre. Le lendemain au réveil elle a plus des allures de chateau du facteur cheval, et la lecture du prospectus à l’entrée nous détend un peu… la pensée universelle. L’harmonie entre les peuples… Je met un peu de Ravi Shankar, mais Mouna proteste. ahahah
Nous nous dirigeons vers la foret enchantée,… euh le bois de Hal au sud de Bruxelles. Dernier arret avant le retour du week end. On voulait voir le tapis de Jacinthes dans le sous bois. Dans l’esprit on imaginait bien une foret pour nous tout seul, le silence, les oiseaux… Mais non en fait, c’était festival 12000, beaucoup beaucoup de monde, de la rubalise, etc. Pas grave pas grave, c’était mignon malgré tout.