Nam Xang Nua

Ce matin, alors que l’équipe formée de Lena, Fred, Yann et Gaël s’apprête à retourner vers le gouffre de la Nam Xang Nua, des questions se posent sur le véritable issue de l’exploration de ce gouffre. Le nom figurant sur les cartes laotiennes laisse entendre qu’il s’agit la d’une des deux pertes alimentant la résurgence de la Nam Xang. Pourtant, les indices, les faits même, s’accumulent pour prouver le contraire. La perte en question bifurquerait bien avant et pourrait ressortir par un porche plus au Nord, inconnu des spéléologues jusqu’à cette année. Tout a commencé par la grotte de Tham Houey Leng que le guide Teng a fait visiter à Gaël et Geoffroy il y a quelques jours, 2700m de développement qui aboutissent sur une cheminée à 200 m à vol d’oiseau du cours de la Nam Xang Nua, mais bien plus en amont. Geoffroy y a trouvé beaucoup de caractéristiques géologiques communes avec la perte. Ensuite, les mesures GPS ont prouvé que la perte se situe à deux kilomètres plus au Nord, (donc en amont) que ne l’indiquent les cartes en notre possession. Enfin, en discutant ce matin avec le guide Wang Ger, ce dernier déclare que les habitants appellent Houey Xang et non Nam Xang Nua le cours d’eau où se trouve la perte. De quoi piquer la curiosité et poser plus des questions plus directes au guide : ” Ou pensez vous que part l’eau de la rivière ?” Il répond alors que cela va sûrement dans une grotte qu’il connaît, plus au Nord, mais n’en semble pas non plus très sûr… Pour en avoir le coeur net, il faut se rendre sur place…

Retour à la perte de la Nam Xang Nua

Pour Lena, Fred, Yann et Gaël, c’est la montée fastidieuse habituelle dans la jungle. Les guides qui sont censés rattraper le groupe dans la soirée les rejoignent au col en pensant que l’équipe était déjà arrivée. Les spéléos commencent à descendre vers 15h30. Arrivés dans la première grande salle, une margelle en paroi gauche leur permet de descendre environ 50 mètres de plus, dont 25 plein vide. Deux vasques remplies d’eau et de grenouilles les attendaient. Ces dernières effrayées par les lumières et les pas se jettent dans le gouffre qui continue encore. Trois fractionnements et 40 mètres plus bas, ils débouchent sur une salle relativement importante faite en partie de sable et de galets. Un tronc est planté au milieu. Plus loin, une lucarne dévoile la suite. Encore 15m de puits pour retomber sur une plage de sable fin. La hauteur devient impressionnante et il est impossible de distinguer le plafond. Une colonie importante de chauve-souris doit vivre là-haut, à en juger par les cailloux maculés de fiente. Certaines qui ne sont pas encore parties chasser sifflent aux oreilles du petit groupe en le frôlant. Lena, Fred, Yann et Gaël s’arrêtent sur un ressaut au dessus d’un petit plan d’eau. Cinq minutes de repos, le temps de topographier et ils remontent les 200m de puits. Le dernier sort vers 01h00 du matin ; les guides un peu inquiets sont contents que les esprits soient toujours avec les spéléos. Le reste de la nuit se passe au bivouac près du feu , au beau milieu du canyon.