Depuis 2002, il y avait le projet d’aller prospecter le plateau calcaire du Pha Louang, à 20 Km au Nord de Vang Vieng. Cette année, les premiers contacts ont été pris dès le début de l’expédition mais sans certitudes… Pourtant aujourd’hui, voici finalement Lena, Fred, Yann et Gaël sur la route en terre qui mène à la mine de zinc de Kaiso, située sur ce magnifique « causse ». Deux guides, un garde armé et son officier les accompagnent. Les gens de la mine ont décrit un gouffre et deux grottes qu’ils auraient vu la haut. Mythe ou réalité ? Une heure et demi de marche forcée, 600 m de dénivelé pour arriver dans une clairière où des paysans cultivent des piments. De là, les guides les mènent au trou, Tham Pha Tiom. Joli, en effet. Quatre mètres par dix, avec un premier ressaut de 25 m. L’équipement est mis en place sur un plan incliné et les 4 spéléos arrivent en bas d’un premier puits magnifiquement concrétionné de draperies. La salle consiste en un éboulis pentu. C’est en cherchant une suite qu’ils découvrent un graffiti des gens de la mine, descendus probablement par leurs propres moyens : « ?? 2000». Pas encore de la pure première ici… mais il y a quand même de la topographie à faire. La suite n’est pas réjouissante, un comblement de calcite à 40 mètres de profondeur qu’il faudrait désobstruer pour accéder à une suite pourtant prometteuse. Mais pas aujourd’hui.
Les spéléos remontent à la surface satisfaits d’avoir « découvert » ce premier gouffre aux allures familières des gouffres alpins d’Europe, ce qui change radicalement des autres grottes-tunnels tropicales si caractéristiques de l’Asie du Sud Est. La journée se poursuit par la visite de deux autres grottes. Tham Pha Tiom 2 est une cavité fossile à flanc de falaise, avec 60 mètres de développement, obstruée d’argile. Tham Pha Tiom 3 est un porche de 40 mètres de large au fond duquel part une galerie qui donne accès à un étage inférieur inattendu via un puits étroit de 8 mètres de profondeur. Le développement total est d’environ 130 m. Les photos de ce porche envahi d’une végétation verdoyante (bananiers, herbe aux français, plumeaux) devraient parfaitement rendre compte de l’atmosphère tropicale du lieu. Retour rapide vers la vallée et Beer Lao bien méritée. Ce plateau si dur d’accès jusque là promet maintenant de belles découvertes pour l’avenir vu le potentiel de verticale qu’il offre (1300 m).
Topographie aquatique en bouées
Pendant ce temps, à Vang Vieng, la spéléo prend une allure encore plus exotique… Fabienne, François, Eric, Nicolas, Olivier et Geoffroy mettent à profit une journée de repos pour joindre l’utile à l’agréable en faisant la topographie de la résurgence de Tham Chiang, dans une eau à 25 degrés, ainsi que cela avait été constaté le 28 janvier. Comme les bouées sont indispensables sur place, François et Geoffroy décident de louer deux bouées dans la rue principale de Vang Vieng et de descendre le cours de la Nam Song tandis que le reste du groupe se rend sur place par la route. Les chambres à air de camions, louées à 10.000 kips soit un euro, sont un nouveau moyen de transport, plutôt agréable par cette grosse chaleur. La topo dans l’eau est assez sportive et amusante. Les rares touristes à s’aventurer dans l’obscurité nous regardent étrangement. Geoffroy fait les visées et François prend les notes avec son carnet waterproof et un crayon de papier. Pour rejoindre le point suivant, Geoffroy se tracte en enroulant le tri-décamètre, maintenu par François à l’autre extrémité. Le plus dur est de ne pas se laisser embarquer par le courant. L’eau est d’une grande limpidité, mais le fond doit être trop loin pour qu’on le distingue avec précision. Les parois présentes des lames d’érosion très agressives et il faut faire attention à ne pas se cogner. La journée se termine par une séance photo avec l’appareil étanche d’Olivier et le projecteur de Geoffroy pas étanche, la batterie attachée derrière sa tête avec un élastique…