Lever vers 07h00. Préparation rapide et énergique en prévision de la rude journée qui nous attend : police, ascension, spéléo et retour à Vang Vieng à la nuit ! Number One nous retrouve au restaurant, mais il repart presque aussitôt pour revenir avec un interprète anglais-lao qui nous explique que Di est indisponible car il a un meeting politique aujourd’hui. Déception et amusement pour nous… Vraiment pas de bol pour Number One car sa défection, volontaire ou forcée, lui fait quand même rater un paquet d’argent… C’est l’interprète qui vient avec nous au poste de police où nous récupérons nos passeports avec dedans une petite feuille volante dont nous ignorons la signification. Pour les cartes que nous avions remises, le chef du bureau ne nous rend que celle de Vang Vieng, pas celle où l’on peut voir Ban Nampin. Tant pis, nous en rachèterons une à l’institut de géographie de Vientiane, mais ce n’est pas la peine de le lui dire, ça pourrait l’énerver. Par contre, demain, nous devons quitter la ville pour aller ailleurs et comme nous avions évoqué Luang Prabang ce sera notre destination fortement conseillée par la police. Nous nous consolons en nous disant que ce n’est pas une expulsion définitive… Passeport en poche, nous faisons un détour par la guest house pour prendre nos sacs, direction le marché, en quête d’un guide et d’un moyen de transport pour Tham Hoï. L’interprète nous trouve un Hmong compréhensif et compréhensible qui habite Pha Lao, à côté de la résurgence qui voisine Tham Hoï. Nous négocions encore le prix pour la journée et pour le tuk-tuk qui devrait nous reprendre sur place ce soir. Cela nous obligera à nous tenir à un horaire strict, mais ce sera quand même mieux pour être sûr d’avoir un moyen de transport. Le tuk-tuk arrive au village Hmong après avoir franchi la Nam Xong sur un pont gardé par la police qui désire sans doute contrôler l’accès au village. Pour une fois, c’est un pont gratuit. On ne paye pas, mais il faut être accompagné pour passer. Le guide passe chez lui prendre du riz pour le déjeuner et revient avec quelqu’un qu’il nous présente comme étant son frère et qui viendra avec nous. OK pour nous. L’ascension commence, 300m de dénivelé en une heure, juste une pause au milieu : avec nos sacs « allégés », nous sommes plus rapides, à défaut d’être moins fatigués. L’arrivée au col est toujours un soulagement. Nous retrouvons assez facilement la piste, nos guides nous demandant parfois si nous sommes sûrs d’être sur le bon chemin. Sans pause, nous atteignons le lit de la rivière, et retrouvons notre matériel tel que nous l’avions laissé sous les feuilles de bananier. Nous descendons le lit de la Nam Xang Nua et déballons nos sacs en haut du premier grand ressaut. Profitant des blocs pour faire des amarrages naturels, François équipe avec des sangles et des dynemas. Mais plus bas, la paroi est lisse, polie par le passage de l’eau. Pas de fissure voulant accueillir le piton, donc il plante un premier spit en rive droite. Plus bas, un deuxième, un peu de travers ; c’est promis, il ne râlera plus en découvrant les équipement de première. Le plus pénible n’est pas de planter un ou plusieurs spits, mais plutôt de cohabiter avec de petites abeilles très curieuses qui se posent sur le descendeur, sur la corde, sur le sac, et parfois réussissent à se faufiler dans le casque par les trous d’aération. Elles bourdonnent ensuite entre la tête et le casque avant de retrouver l’air libre. Heureusement qu’elles ne sont pas agressives. Sur un ressaut assez large, Gabriel le rejoint et termine l’équipement en plantant un dernier spit avant d’atteindre la plate-forme, 10 mètres en contrebas, où une mare d’eau rougeâtre croupie. Encore 30 mètres avant de toucher le fond. C’est frustrant car nous devons aussitôt remonter en déséquipant afin de redescendre de la montagne avant la nuit, et surtout avant le départ du tuk-tuk qui nous attend pour 19 heures. Le déséquipement se fait en laissant soigneusement tous les nœuds sur la corde car, comme nous n’avons pas fait de relevé topographique, la corde nous servira à mentionner des longueurs indicatives sur le croquis.
La marche de retour est expédiée en 2 heures, dans la pénombre croissante du sous-bois. Heureusement le clair de lune nous aidera un peu pour descendre les 300 derniers mètres en désescaladant quelques rochers aux arêtes vives. Malgré tout, le poids du sac se fait sentir sur les jambes et les genoux peinent à la descente. Notre guide, en tongs, descend en courant prévenir le tuk-tuk de nous attendre. Partis vers 17h00 environ, nous arrivons au petit barrage de la résurgence avant 19h00. Le tuk-tuk nous attend et c’est avec soulagement que nous y prenons place. Nous laissons le guide à son village avec son frère qui est en fait un ami et nous demande de payer un supplément. Nous répondons que nous payerons si nous revenons, la semaine prochaine. Notre véhicule nous dépose devant la guest house et nous allons prendre une douche avant de dîner. Ce soir, nous réglons aussi les chambres, à la demande du propriétaire. Le prix convenu a été révisé à la hausse. Pour la petite histoire : lorsque nous discutions ce matin avec notre guide Hmong durant le voyage aller en tuk-tuk, nous lui demandions des informations sur Ban Nampin. Il nous a alors répondu qu’il ne comprenait ce qu’on demandait à cause du bruit du moteur.