Le guide que nous avons rencontré hier soir se propose de nous emmener voir une grotte à 2 kilomètres d’ici, avec une autre personne, Peng, qui parle anglais. Gabriel nous laisse pour partir à Vang Vieng où nous nous retrouverons ce soir, ou demain soir au plus tard. Le chemin pour aller à la grotte traverse les rizières dont certaines sont en eau et plantées. A d’autres endroits on cultive du tabac et des arachides ainsi que quelques pieds de tournesol. Nous passons à gué la Nam Lik puis un autre ruisseau. La grotte que nous atteignons est vraiment minuscule, tout juste un porche suivi d’un boyau d’une dizaine de mètres exploré par Gaël. Dans la même colline, quelques mètres à gauche et plus au-dessus, un abri rocheux contient des petites figurines de bouddha réalisées en terre cuite, sortes d’offrandes ou d’ex-voto. Nous ne sommes donc pas satisfaits du déplacement puisque nous recherchions de grandes grottes que nous n’avons pas encore vues ! Nous nous plaignons auprès de notre guide anglophone, « big caves ! », et insistons pour qu’il nous emmène au massif calcaire du Pha Koy, repéré sur les cartes topo.
Retour à Kasi, petite pause et nous voilà partis en tuk-tuk. Nous descendons au bord de la Route Nationale 13, près de Ban Chiang. Le chemin jusqu’au village n’est pas goudronné, et les arbustes des bas-côtés sont couverts d’une couche de poussière gris-rouge. Après deux kilomètres de ce paysage, sous un soleil généreux, nous arrivons enfin au village. Devant la première maison, des grains de café encore verts sèchent sur des tamis en bambou. Plus loin, notre guide se renseigne sur les grottes qu’il n’a pas l’air de connaître vraiment, et nous voici accompagnés d’un second guide qui lui, doit savoir où se trouvent les fameuses grottes. Nous repassons la Nam Lik à gué. Au début, nous enlevons à chaque gué chaussures et chaussettes, mais ce manège nous fait perdre pas mal de temps, et la multiplication des gués à franchir nous fait abandonner notre désir de continuer les pieds au sec. Nous traversons plusieurs fois la rivière qui, aux dires de notre guide, sort de la montagne. C’est bon signe pour nous. Plus loin sur le chemin menant en amont, un 3è guide, à la fois chasseur et bûcheron, se joint à nous car c’est lui qui doit le mieux connaître les lieux. Plus nous approchons des falaises, moins le sentier est tracé et la progression doit se faire dans le lit de la rivière, franchissant parfois des gours de travertin. Heureusement, aucune sangsue. Quelques coups de machette et nous voilà au pied de la falaise, escaladant les rochers pour arriver au porche de la grotte. L’eau ne sort pas de là, mais coule à travers l’éboulis qui se trouve environ 50m plus bas. Exploration rapide jusqu’à un ressaut d’environ 8m. Le temps manque pour poursuivre notre visite. Nous faisons demi-tour en topographiant depuis le fond vers l’entrée, plus de 120m de galerie. Sans doute pour la capture des chauve-souris, des restes de filet et de treillis en bambous barrent la galerie. Le courant d’air que nous sentions à l’entrée de la galerie, certes légèrement, n’est plus perceptible une fois arrivés au puits. Nos 3 guides s’amusent de nous voir avec le quinquamètre en train de prendre les dimensions de la cavité. Nous rangeons les affaires pour repartir à Ban Chiang. Chemin faisant, notre premier guide nous montre certaines fleurs que l’on peut manger. Le goût est discret, un peu sucré. Plus loin, ce sont des crabes d’eau douce que nous trouvons, qui font environ la moitié de la main. Nous nous arrêtons ensuite sur un chantier de bûcheronnage. Le sol est jonché de copeaux rouges dont le soleil exhale le parfum. Ce doit être du bois de santal. Dans Ban Chiang, nous laissons nos deux derniers guides. Nous avons marché 1h20 depuis la grotte, mais nous ne sommes pas encore rendus à destination. Après 2 kilomètres, nous retrouvons la RN13, et attendons un hypothétique tuk-tuk pour nous ramener à Kasi. Nous bouclons aussitôt nos sacs et attendons le départ du bus pour Vang Vieng où nous arrivons après une heure de trajet, vers 21h00. L’expression du jour discutée avec Peng c’est « same-same but different ! ».