Le trajet Vang Vieng – Tham Hong Yé fait environ 3,5 km. Dans la galerie principale, peu avant d’atteindre l’escalade vers la suite trouvée hier, François avait remarqué une immense fracture perpendiculaire à l’axe principal. Yann est monté et nous annonce une suite. Il s’agit d’une galerie qu’on peut qualifier de fossile car le remplissage semble important et a été recouvert d’un plancher stalagmitique glaiseux. Le sol résonne sourdement sous nos pas, ce qui incite à la prudence, car un écoulement de l’eau sous le plancher a pu créer de nouveaux vides dans le comblement, ainsi que nous pouvons le constater à 2 reprises, une première fois à mains droite, la seconde à main gauche,. Nous voyons deux effondrements ayant percé le plancher de la galerie. S’ils ne sont pas trop profonds (2m) ils sont quand même inquiétants. Nous débouchons finalement, après avoir traversé une salle avec de l’eau stagnante et des concrétions façon choux-fleurs, sur un balcon qui doit redonner sur la galerie principale qui se trouve à nos pieds. Une désescalade est impossible par ce côté là. Nous faisons demi-tour pour aller faire la topo de la branche explorée hier. Explorée est le juste mot. Nous ne faisons pas réellement de la première puisque nous avons relevé sur le sol argileux des empreintes de pied ainsi que nombre de tas de charbon, certainement les cendres de torches qui devaient être ravivées en les secouant pour les débarrasser des parties consumées. Gaël et François, avant de repasser le gour puis la conduite forcée, partent explorer un départ de galerie étroite qui recèle de superbes cristaux de calcite. Arrivée sur un ressaut étroit et glaiseux, non descendu par manque de temps et d’équipement. Ils rejoignent les autres pour faire la topo qui avance assez vite, avec des visées de 30m voire plus. Hélas la grande galerie, après plusieurs méandres s’arrête presque d’un seul coup. Deux galeries minuscules au niveau du sol semblent continuer, mais Yann et Gaël n’ont pas de succès dans la première, tandis que Gabriel et François s’engagent dans la seconde, passant une courte conduite forcée qui les fait arriver au bas d’une trémie. Très motivé, François se faufile entre les blocs et Gabriel le suit. Ils remontent, tournent, à la recherche d’un quelconque passage vers le haut. En vain… Demi-tour. Surprise : François reconnaît les 2 blocs qui sont devant lui. Il les a vus à la montée, exactement sous le même angle de vue…. Nous sommes passés ici dans le même sens il n’y a pas 5 minutes et nous avons donc tourné en rond. Oups ! Bon, avec un peu de réflexion nous retrouvons le chemin de la rivière. Gabriel et François ont aussi fait l’escalade partielle au terminus de la rivière, la partie droite est malsaine et sans issue, tandis que la partie gauche remonte encore de plus de 10m, mais nous n’avons aucun équipement pour nous assurer. Ce sera un point d’interrogation de plus sur la topo. Avant de ressortir, nous topographions la galerie supérieure explorée le matin même. Sur le chemin de la sortie, en rive gauche, la « banquette » est superbe. Ce sont plein de gours avec des cristaux qui étincellent devant nos lampes comme un ciel étoilé. Le tout avec des teintes rougeâtres magnifiques qui méritent une future séance de photographie. Nous arrivons de nuit à Vang Vieng après avoir passé le gué de la Nam Song sans trop de problème.