Lena et Nicolas partent dans la branche gauche de Tham Hong Yé, après avoir laissé Eric, François, Olivier, Fabienne et Yann à leur séance photo peu après les gours d’entrée. Ils arrivent rapidement au Stupa, puis au siphon dans lequel Lena ne manque pas de se baigner. Le passage du ressaut, par le shunt du siphon, ne pose aucun problème, pas plus que la progression jusqu’au conduit vauclusien dont ils veulent établir la topographie. Pas de chance, il est rempli d’eau… Un talus de sable en arc de cercle juste en avant, haut de près d’un mètre, confirme le fonctionnement de cette galerie descendante du haut vers le bas, soit de l’extérieur vers Tham Hong Yé. En poursuivant leur chemin vers le fond, ils remarquent que les traces de 2001 ne sont pas effacées : l’eau ne circule que très peu au-delà du conduit vauclusien qui doit logiquement être le principal apport d’eau dans la branche gauche de Tham Hong Yé. Au fond, après les galeries basses et argileuses, la cavité est toujours aussi belle et la salle terminale impressionnante. Ils descendent dans le chaos de blocs pour s’enfoncer dans une étroiture. Une pente de boue, un petit lac que Lena plonge avec délice… Il est temps de retourner vers le jour. Sur la route du retour une fois sortis de la grotte, Nicolas a entendu au moins huit fois le mot Phuan (sale, en Lao). C’est vrai qu’avec Lena, ils sont bien boueux… Dans l’autre équipe, Yann part de son côté faire ses photos. Eric, Fabienne, François et Olivier avancent dans la branche droite de Tham Hong Yé tout en faisant quelques pauses photo. Des passages encore secs l’an dernier sont à présent inondés et obligent à se mouiller. Le niveau de l’eau du siphon a considérablement monté mais ne les empêche pas d’atteindre la base de l’escalade qui permet justement de passer de l’autre côté de ce siphon. Une fois franchie la petite galerie en conduite forcée et le passage de la « stalactite qui coule », c’est la surprise. Alors que François s’attendait à revoir des dunes de sable, l’équipe s’arrête devant un superbe bassin. Pas moyen d’aller plus loin sans nager. En moins d’un an, le paysage souterrain a été bouleversé, et s’il est un peu frustrant de ne pas aller plus loin, la beauté des lieux constitue néanmoins un superbe spectacle. Après une pause déjeuner, les 4 spéléos se remettent en marche vers la sortie en explorant systématiquement tous les départs de galerie en hauteur, mais en vain. Rien de neuf par rapport à l’an passé. En revanche, une petite galerie surplombant une perte humide est bien attractive, mais impossible d’escalader quoi que ce soit car la paroi est lisse et couverte d’argile. Après quelques vaines tentatives, l’équipe reprend le chemin de la sortie.

Prospection au pied du Pha Louang

Gaël et Geoffroy partent tôt le matin avec Teng, sur la piste qui mène à Ban Houay Nam Yen. Par chance, un motoculteur propose de les emmener au village. Ban Houay NamYen (le village de la rivière froide) est à moitié délabré, et ses habitants semblent être gagnés par une crise de morosité collective. Apparemment, les habitants sont des Yaos, un des nombreux groupes ethniques du Laos. Ils auraient été déplacés de leur village d’origine, Ban Pha Louang. Le gouvernement tente ainsi de contrôler plus efficacement les tribus montagnardes en les déplaçant vers les plaines. Ils quittent Ban Houay NamYen pour remonter le cours de la Nam Yen, en espérant trouver une source pénétrable et peut-être des cavités fossiles. Malheureusement, la source n’est pas pénétrable, mais son débit de 0.5 m3/s en fait une découverte karstologique remarquable. Teng refuse de les emmener plus à l’est à cause du danger. En effet, depuis ce matin, nous entendons des explosions dans la montagne. Simples exercices ou combats contre les rebelles de la zone de Saisombun ? Mieux vaut ne pas chercher à le savoir… L’expédition est désormais au complet, car Frédéric est arrivé enfin à destination.