Suite au repérage de l’entrée d’un tunnel sur la rivière Houey Leng, effectué par une partie des membres de l’expédition française de 2001, dont Yann faisait partie, certains membres du Phuan Falang Gang 2003 désirent aller voir sur place et franchir l’obstacle qui avait arrêté la précédente équipe. Gaël, François, Fabienne, Nicolas, Gabriel et Yann partent donc en direction de cet objectif, à l’ouest de Vang Vieng, objectif prometteur selon les informations récoltées auprès des habitants car il s’agirait d’une grotte de 1000 mètres de long finissant sur un puits. Un détail curieux : ce tunnel n’est pas marqué sur notre carte au 100.000ème. Le petit groupe, après avoir été transporté en motoculteur, remonte à pied le lit du ruisseau asséché. Il passe devant Tham Khan et discute quelques instants avec le guide de cette grotte avant de poursuivre son chemin vers l’amont de la rivière qui se transforme en canyon. Celui-ci alterne les passages plats et de nombreuses escalades sur les rochers où les troncs d’arbres servent de passerelles. L’entrée est en vue, l’obstacle qui avait arrêté les spéléos en 2001 est franchi par une échelle en bois. La marmite de géant remplie d’eau stagnante et l’escalade sur la paroi glissante n’entame pas la détermination du groupe. Malheureusement, après quelques visées de topographie, la lumière du jour est de nouveau visible, annonçant la fin de la cavité : 117 mètres de développement seulement pour cette rivière souterraine. Chaleur, humidité, faim, soif et paysage grandiose sonnent l’heure du déjeuner. Peu après, Yann et Gaël reprennent le chemin de l’amont du canyon, et lorsqu’ils ont gravi une centaine de mètres de plus, ils arrivent dans la zone où le calcaire fait place aux roches volcaniques. Ici, l’eau ne peut pas s’infiltrer dans la roche encaissante et la rivière est impressionnante.

Les barrières rocheuses prennent des dimensions importantes après le tunnel et peuvent atteindre une dizaine de mètres de haut. Arrivés vers les 850 m, ils font demi-tour pour ne pas être surpris par la nuit. Ils rencontrent alors trois Hmongs autant surpris qu’eux de croiser du monde dans ce coin perdu. Pendant ce temps là, le reste de l’équipe a réalisé quelques clichés du canyon et de l’intérieur du tunnel ainsi que des vasques situées en aval, en profitant de la lumière du jour qui vient éclairer les parois lisses et découpées.